Bernard Hægel est né le 28 août 1944 à Montauban. En 1945, sa famille se réinstalle en Alsace, à Otterswiller, près de Saverne. Archéologue bénévole, il est membre fondateur du Centre de Recherches archéologiques médiévales de Saverne (CRAMS).
D'où vous vient votre passion pour le patrimoine ?
Un enseignant a joué un rôle important dans mon intérêt pour l’histoire et l’archéologie.
Il s’agit de HenriHeitz, président honoraire de la Société d’Histoire et d’Archéologie de Saverne,
qui a été mon professeur d’histoire au lycée de Saverne et qui a su me transmettre sa passion pour
l’histoire.
Mon intérêt pour l’archéologie s’est porté d’abord sur l’archéologie en général et
plus particulièrement sur les civilisations précolombiennes et j’ai eu ainsi l’occasion de rencontrer
Jacques Soustelle au Musée de l’Homme à Paris. Après plusieurs visites au Mexique et au Pérou, je continue
à suivre avec grand intérêt les découvertes qui sont faites actuellement en Amérique centrale et en Amérique du Sud.
Quel a été votre parcours ?
Mon parcours professionnel s’est déroulé au sein de l’industrie, plus précisément
dans une grande entreprise de production de machines agricoles à Saverne.
Ma formation initiale de dessinateur technique m’a été très utile ensuite
en archéologie.
Mes premiers contacts avec l’archéologie régionale remontent
à 1975, après une rencontre avec René Kill, puis avec Bernadette Schnitzler,
et dès l’origine, c’est l’archéologie médiévale qui m’a intéressé. Le petit
groupe que nous avons formé a débuté ses recherches par des relevés de l’enceinte
du Petit-Ringelsberg et d’une carrière de pierres médiévale située à proximité.
Puis, nous sommes intervenus sur une nécropole mérovingienne menacée par des travaux
de construction à Kirchheim, en tant que correspondants de la Direction des Antiquités
historiques d’Alsace, ce qui nous a incité à faire des recherches sur le « palais mérovingien »
de Kirchheim.
Est née alors l’idée de créer un Groupe d’Archéologie médiévale (G.A.M.) au sein de la Société d’Histoire et
d’Archéologie de Saverne, dont nous étions membres tous les trois.
C’est de cette première association qu’est né le Centre
de Recherches archéologiques médiévales (CRAMS) en 1989, avec le soutien de la Société d’Histoire et de la Ville de Saverne,
qui a mis à notre disposition un local pour traiter le matériel archéologique.
Ont suivi des fouilles au château du Haut-Barr,
puis une fouille sur un site du Bronze final à Marlenheim. Le G.A.M. a participé aussi activement aux travaux du GAMA
(Groupe d’Archéologie médiévale d’Alsace), qui à l’initiative de Joëlle Burnouf, a fédéré les archéologues médiévistes alsaciens en 1981.
Qu’ont apporté vos recherches au patrimoine alsacien ?
Le CRAMS a exploré plusieurs sites castraux importants au cours des trois dernières décennies.
Chaque chantier a duré pratiquement une dizaine d’années : au château du HautBarr,
au château du Daubenschlagfelsen/Warthenberg, au château de Wangenbourg dans le cadre
des travaux de consolidation de l’édifice par la Conservation régionale des Monuments
historiques.
Ces fouilles ont permis de mieux connaître ces sites et leur évolution et de
mettre en valeur les structures dégagées par les fouilles afin de pouvoir les faire découvrir
au public.
La création de la revue Études médiévales en 1983, devenue Châteaux forts d’Alsace
en 1996, dont j’assure le suivi éditorial et la mise en page, est également un élément dont
je suis très fier, car elle est devenue une référence dans le domaine de l’archéologie castrale
régionale et a permis au CRAMS de développer des contacts scientifiques très intéressants
avec des collègues suisses et allemands. Actuellement, je travaille aussi avec l’Association
Pro Geroldseck qui a pris en charge la valorisation et l’entretien du château de Grand-Geroldseck.
Le CRAMS a entrepris aussi de publier des monographies sur les sites fouillés et d’étudier
le matériel archéologique recueilli, qui viendra enrichir les collections médiévales du Musée
archéologique de Saverne. Plusieurs vitrines ont d’ailleurs été mises en place par le CRAMS en
collaboration avec la conservation du musée pour faire découvrir la vie quotidienne aux visiteurs
et les inciter à aller visiter les châteaux de la région. Plusieurs expositions ont également été
réalisées par le CRAMS sur ces mêmes thématiques.
Quels sont vos autres loisirs ?
Depuis mon adolescence, je m’intéresse aussi aux motos et aux voitures anciennes
et suis membre de l’Amicale alsacienne de voitures d’époque depuis de longues années.
Je participe régulièrement avec mon épouse Christiane à des rallyes pour voitures anciennes
en France et en Allemagne.
Cette rubrique vise à faire connaître les acteurs du patrimoine œuvrant dans la région, qu’ils soient professionnels ou bénévoles impliqués dans des associations, qu’ils soient en charge de la gestion ou de la protection du patrimoine, chercheurs (historiens, et historiens de l’art, archéologues, etc.), architectes, artisans, restaurateurs, etc. L’important est qu’ils soient passionnés et que leur action soit remarquable.