Assemblée générale

Compte rendu de l’assemblée générale du 9 décembre 2018


L’assemblée générale 2018 s’est tenue le samedi 9 décembre 2018 à Munster (Haut-Rhin), où nous avons été accueillis par M. Gérard Léser, président de la Société d’histoire de la Ville et de la vallée de Munster dans la belle salle de la Laub.

Après un mot d’accueil de Jean-Jacques Schwien, président de la SCMHA, l’AG débute à 10 h 15.

1. Adoption du procès-verbal de l’AG 2017.


Approuvé à l’unanimité.


2. Rapport du président


Les activités de l’année écoulée sont présentées par J.-J. Schwien qui remercie les membres du bureau qui ont pris part à leur organisation tout au long de l’année en permettant leur bon déroulement :

  • cinq sorties, bien fréquentées
  • six conférences dont la fréquentation a elle aussi été très bien suivie pour nombre d’entre elles avec une salle de conférences souvent comble (la salle de conférences de la Région étant parfois même trop petite, par exemple pour celle consacrée à Koenigshoffen à l’époque romaine)
  • parution des CAAAH 2018 pour le Salon du Livre de Colmar, avec la reprise de la chronique sur les travaux sur les Monuments historiques grâce au travail de collecte des données effectué par Daniel Gaymard. Ce Salon a permis de remettre près d’une cinquantaine de CAAAH aux membres qui sont venus sur le stand, ce qui a constitué autant de sympathiques rencontres.
  • publication régulière de la Lettre d’information.
Des actions nouvelles de sensibilisation au patrimoine ont également été engagées ; parmi elles, le rallye du patrimoine organisé à Saverne, avec l’Office de Tourisme et le Musée de Saverne, pour les Journées européennes du Patrimoine. Cette opération sera rééditée en 2019 en un lieu à déterminer : et pourquoi pas à Munster pour conserver l’alternance Haut-Rhin/ Bas-Rhin, chère à notre Société ?

Par ailleurs, la tombe d’Alexandre Straub, ancien président de la Société, a été restaurée au cimetière Saint-Urbain par une entreprise spécialisée, avec lancement d’une souscription pour cette opération, suivie par B. Jordan. L’inauguration se fera au cours du mois de janvier en fonction de la date que retiendra l’Évêché de Strasbourg. Plusieurs dossiers patrimoniaux ont également été suivis par la SCMHA : Dinghof à Schiltigheim, château de Sierentz, maison de Benfeld, Meyerhof à Rosheim.

A la fin de cet exposé, le président rappelle le souvenir des membres défunts, en particulier celui de notre ami Fabien Wild, qui a été membre du Bureau et qui vient de nous quitter brutalement. Une minute de silence est observée.


3. Bilan financier


Richard Krencker présente le bilan financier de la SCMHA et diffuse le compte de résultat auprès des personnes présentes. Les résultats sont pratiquement identiques à 2017, avec deux dépenses plus spécifiques : le site Internet qui a été achevé et les travaux entrepris dans nos bureaux pour la fermeture des étagères où sont stockées les anciennes publications (avec mise en place de rideaux).

Le déficit chronique s’élève à 7 000 Euros et il conviendrait de le faire baisser dans la mesure du possible. Les subventions publiques se faisant rares, seuls deux moyens d’action sont possibles en ce sens : l’augmentation du nombre des membres et les dons éventuels. La cotisation annuelle pourrait éventuellement être augmentée en 2019. La possibilité d’envoi de la Lettre d’information seulement par mail pour ceux qui le souhaitent est également une piste proposée par J.-L. Isner. La diffusion des CAAAH à Colmar pourrait aussi être amplifiée l’an prochain, avec une communication en amont à ce sujet.


4. Révision des comptes


Mrs Gutmann et de Buttler, réviseurs aux comptes, ont examiné l’ensemble des pièces comptables présentées par le trésorier et ont donné un avis favorable. Quitus est donc donné à l’unanimité au trésorier et au Conseil d’administration. Les réviseurs aux comptes acceptent également de remplir à nouveau cette mission en 2019.


5. Renouvellement des membres du CA


Le mandat d’un des membres actuel, M. Jérôme Raimbault, est à renouveler ; deux nouveaux membres sont également proposés : Melle Véronique Umbrecht et M. Nicolas Lefort. Tous trois sont acceptés à l’unanimité pour siéger au CA.


6. Projets


J.-J. Schwien présente ensuite les projets et changements à venir : • pour les conférences : M. Paul Lang, directeur des Musées de Strasbourg, a proposé de nous accueillir dans l’auditorium des Musées de Strasbourg et un calendrier a été fixé et retenu pour 2019. Le lieu est plus central et permettra peut-être d’accueillir davantage de personnes ; cela évitera aussi les décalages de calendrier qui se sont produits l’une ou l’autre fois du fait de sessions de travail dans l’auditorium de la Région. L’organisation de ces conférences sera confiée à Nicolas Lefort à partir de 2019.

• pour les sorties : leur organisation sera plus collective, pour répondre à la demande de B. Jordan d’en être en partie déchargé pour des raisons familiales.

• pour les CAAAH : une sortie pour le Salon de Colmar sera plus largement anticipée afin de permettre la remise aux membres qui le souhaitent et baisser ainsi les frais d’envoi.

• un observatoire du Patrimoine a été proposé à plusieurs associations pour organiser une réflexion commune et compenser la fusion des anciennes régions dans le Grand-Est afin de pouvoir défendre plus collectivement des propositions de protection pour l’Alsace. Deux personnes, membres du CA de la Société, siègent par ailleurs dans la nouvelle instance de protection : Mme Anne-Marie Châtelet et M. Nicolas Lefort.

• l’organisation d’un « comité du Haut-Rhin » a également été proposée par J. Koch, rappelant que notre Société a une vocation régionale.

• le développement du site Internet avec mise en place de banques de données scientifiques est envisagé, mais le temps fait parfois défaut pour ce travail long et complexe. Des parcours thématiques pour découvrir le patrimoine régional sont envisagées et plusieurs projets sont en cours : l’architecture contemporaine (A.-M. Châtelet et N. Lefort, les demeures du XVIIIe siècle (D. Toursel-Harster et V. Umbrecht), ultérieurement les vestiges antiques (B. Schnitzler).

Deux projets plus importants sont également présentés par le président :

• la convention en cours avec la Fondation du Patrimoine avec laquelle nous allons engager une collaboration pour l’élaboration de certains dossiers, la Société pouvant fournir son expertise dans le domaine du patrimoine en appui de certains des dossiers suivis par la Fondation. La signature de cette convention est prévue pour la mi-janvier.

• la Ville de Strasbourg a proposé au cours du mois de juin un changement de lieu pour nos bureaux, établis depuis 1896 au palais Rohan. Une rencontre entre J.-J. Schwien et A. Fontanel, Premier adjoint au Maire chargé de la Culture et du Patrimoine a eu lieu, suivi d’une rencontre du CA avec P. Lang, directeur des Musées. La Ville de Strasbourg souhaite en effet mettre en place un « pôle patrimonial » dans le prestigieux bâtiment « Istra », rue des Juifs, où plusieurs associations (Amis du Vieux Strasbourg, Amis de la Cathédrale, association du Droit local, association Gutenberg ?) pourraient être accueillies d’ici fin 2019. Les conditions spécifiques d’utilisation du bâtiment et l’implantation des diverses sociétés devront donner lieu à des négociations plus techniques en 2019. Le siège social officiel de la SCMHA restera toutefois au Palais Rohan, en raison des liens très anciens et étroits unissant la Société aux Musées auxquels elle a donné l’ensemble de ses vastes collections archéologiques, historiques et artistiques en 1946.

Le CA a donné son accord à ce projet, mais ce transfert nécessite aussi l’accord de l’assemblée générale. Après un échange de questions (calendrier, superficie, ouverture au public…), le projet est donc soumis au votede l'AG :la proposition de transfert est acceptée.

La partie statutaire de l’AG arrivant à son terme, la parole est donnée aux membres qui le souhaitent. Un échange très fructueux s’engage alors sur les difficultés actuelles à défendre le patrimoine bâti, en particulier dans les petites villes et villages. De nombreux facteurs concourent à une plus grande fragilisation de ce patrimoine vernaculaire (mais aussi urbain) : changements en matière d’urbanisme, développement de normes peu adaptées, méconnaissance des élus face à ce patrimoine et au tissu culturel local, perte de la mémoire collective. M. Grodwohl dresse un constat accablant pour les villages du Sundgau où de nombreuses destructions et dénaturations (lotissements anarchiques, zones artisanales et industrielles sans conception d’ensemble) se succèdent à rythme effréné, alors que les arguments patrimoniaux encore valables il y a quelques années, autour de même concepts culturels, deviennent inaudibles pour les élus actuels pour lesquels priment trop souvent une vision à court terme. Seule la politique liée au développement touristique semble mise en avant, au détriment de toute autre considération. Les services de l’État ne disposent plus des effectifs nécessaires pour faire face à toutes les demandes et la loi les a aussi dépossédé de façon extrêmement regrettable d’une partie de leurs moyens d’action, ce qui renforce encore la dérive actuelle constatée par tous les acteurs de terrain.

Il faudrait donc trouver de nouveaux chemins pour défendre ce patrimoine rural menacé. M. Grodwohl, de même que J.-C. Kuhn, pensent que la sensibilisation de la population locale pour défendre le patrimoine de proximité est la piste la plus efficace, avec des actions partant du terrain et fortement soutenues par la population. La formation des architectes et des paysagistes, plus ou moins sensibles au patrimoine vernaculaire et à l’urbanisme ancien, est également évoquée par J.-L. Isner et A.-M. Châtelet. Des formations pour les experts du SDIS sont également à envisager pour que les normes de sécurité incendie puissent être mises en œuvre en respectant le bâti ancien lorsque cela est possible.

Une réflexion collective est à engager rapidement et des pistes de réflexion seront proposées par les diverses personnes intéressées avec, de façon concrète, la rédaction d’une ou deux pages (pour fin janvier) listant les pistes possibles. Cette première réflexion pourra nourrir ensuite une ou plusieurs table-rondes sur le sujet.

Après ces échanges très positifs, la seconde partie de l’AG se poursuit par une série de courtes présentations thématiques :

• résultats des fouilles archéologiques place du marché avec découvertes des vestiges des églises successives par J. Koch/ Archéologie Alsace

• le patrimoine architectural de la haute vallée de Munster par J. Raimbault, Service de l’Inventaire de la Région Grand-est

• présentation de la Société d’Histoire du Val de Munster par G. Léser et de l’active politique éditoriale engagée depuis de longues années.

Après clôture de l’AG à 12 h, le déjeuner est prisen commun non loin de la Laub, à la « Table des Malker », dans une ambiance conviviale et un cadre très agréable. Le maire de Munster, M. Pierre Dischinger, vient saluer la Société au moment de l’apéritif et nous présente rapidement sa commune.

L’après-midi, la visite annoncée du château de Schwarzenbourg a dû être annulée, le chemin d'accès étant impraticable après les fortes pluies de la nuit. Jacky Koch nous a donc fait découvrir les vestiges de l'ancienne abbatiale au cœur de Munster, en complément de sa présentation des découvertes archéologiques. Les plus chanceux, profitant du vin chaud proposé au beau marché de Noël de cette même place, ont même pu assister à l'arrivée du Saint-Nicolas, descendant en rappel du clocher de l'église.